La lutte contre les changements climatiques mobilise plusieurs municipalités au Québec. Certaines ont appuyé ou approuvé la Déclaration d’urgence climatique (DUC) depuis 2018 mais elles ne sont pas toujours accompagnées de plans d’action et d’engagements réels, alors que d’autres municipalités restent récalcitrantes.
« L’inertie de certaines villes face au réchauffement planétaire et à ses multiples conséquences peut découler de la tendance à aborder l’action climatique avec des œillères. […] Selon Isabelle Thomas, professeure à l’École d’urbanisme et d’architecture du paysage de l’Université de Montréal, ces œillères favorisent l’adoption de solutions « faciles » et rapides, comme l’électrification des flottes de véhicules municipaux, au détriment d’initiatives plus porteuses qui exigent de collaborer avec ses voisins et vis-à-vis, comme c’est le cas pour s’adapter aux inondations. « La réflexion doit être systémique, affirme-t-elle. Il faut voir la résilience climatique à l’échelle de territoires et d’écosystèmes complets, non pas uniquement à l’échelle des localités. Un changement de paradigme est nécessaire. »
Cependant, ce changement à opérer exige la mise en place de plusieurs conditions préalables, comme un diagnostic rigoureux des enjeux climatiques régionaux et une gouvernance qui engage aussi bien les élus que les citoyens.
Dans le cadre de ses travaux au sein d’ARIAction, un groupe de recherche-action en résilience urbaine, Isabelle Thomas s’intéresse justement à la coconstruction de stratégies d’adaptation aux changements climatiques à l’échelle de la MRC de Memphrémagog. « Dans cette MRC, le patrimoine bâti est très important ; un des objectifs est donc de le protéger au travers des décisions des élus et des actions climatiques. » Ce projet, qui s’est terminé à l’été 2020, a permis d’attirer l’attention des décideurs sur les zones du territoire qui sont plus vulnérables aux changements climatiques, indique la chercheuse.
« Il est intéressant de voir comment des municipalités apprennent des problématiques auxquelles elles sont confrontées, puis intègrent ces connaissances à leur plan d’aménagement », ajoute la professeure. C’est notamment le cas de Saint-André-d’Argenteuil et de son projet pilote de quartiers résilients aux inondations, entre autres. »
Tiré d’un article dans Le Devoir. Lire l’intégralité de l’article.