Professeur à l’École d’architecture de l’Université de Montréal de 1975 jusqu’au début des années 2000, Denys Marchand a amorcé sa carrière universitaire à une période complexe, post-1968, où l’école se défaisait de sa tradition beaux-arts. Cette notice est l’occasion de connaître l’histoire d’une des personnes qui a participé à la construction de l’École et admirablement contribué au rayonnement de la discipline.
Rapidement, peut-être en raison de son expérience d’architecte chargé de la planification au Service d’urbanisme de la Ville de Montréal, il est devenu un « pilier » de ce qu’on appelait « l’école de Montréal », créée par l’architecte, artiste et professeur Melvin Charney. Pour la première fois, l’enseignement de l’architecture au Québec s’ouvrait à l’analyse et l’intervention à une échelle plus vaste que le seul édifice et se préoccupait de l’architecture vernaculaire (le bâti ordinaire).
Dans les années 1980-1990, Denys Marchand s’est investi activement au sein de la Faculté de l’aménagement, notamment comme vice-doyen et comme rédacteur en chef de la revue Trames de la Faculté de l’aménagement. Plus tard, au tournant des années 1990, il a participé, avec Marie Lessard de l’Institut d’urbanisme et d’autres professeurs, à la création d’ateliers multidisciplinaires impliquant toutes les écoles de la Faculté.
Historien de l’architecture, Denys Marchand s’intéressait à la présence du patrimoine bâti dans la vie contemporaine, tout comme au développement de l’architecture au cours du 20e siècle. Il a laissé des écrits sur les différentes formes d’habitation à Montréal, de la maison individuelle à l’immeuble résidentiel, sur les gratte-ciel montréalais, sur les forêts urbaines et sur le post-modernisme au Québec. En redécouvrant son œuvre, nous pouvons commencer à imaginer la place qu’elle occupe pour l’historiographie de l’architecture montréalaise et québécoise.
Denys Marchand s’est aussi dédié à l’éducation citoyenne à l’architecture par ses nombreux articles sur l’architecture montréalaise dans les médias. Il a diffusé ses réflexions pendant plusieurs années dans le cadre d’une chronique bihebdomadaire à la télévision de Radio-Canada, faisant connaître des édifices remarquables au grand public. On retient sa brillante contribution à la revue ARQ no 7, 1982, « De la rupture à la continuité », co-écrit avec le professeur Alan Knight. Il a également été très actif sur de nombreux jurys de concours d’architecture bien longtemps après son départ de l’UdeM.
L’École d’architecture tient à lui rendre hommage pour sa contribution exceptionnelle et à offrir ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Izabel Amaral,
Directrice et professeure agrégée