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Philippe Poullaouec-Gonidec et Sylvain Paquette à propos de la tour de Bell au Mont-Tremblant


« Bell voulait planter une tour de télécommunication de 82 mètres, l’équivalent d’un gratte-ciel, en plein cœur d’un paysage laurentien. Le projet a soulevé l’ire des citoyens. Si un dialogue semble maintenant possible, la question demeure : comment occuper le paysage sans le défigurer?

Comment expliquer un tel projet de Bell, alors que la Ville de Mont-Tremblant a fait adopter, en 2019, un moratoire interdisant explicitement la construction de tours sur son territoire pour protéger un paysage dont la beauté est fort rentable? Mont-Tremblant est, après tout, l’un des sites touristiques les plus visités au Québec.

[…] Cette histoire révèle une prise de conscience citoyenne de la valeur des paysages.

Philippe Poullaouec-Gonidec, qui dirige la chaire de recherche UNESCO en paysage urbain à l’Université de Montréal, se réjouit que, de plus en plus, les populations valorisent le paysage comme un bien collectif. C’est relativement récent dans notre histoire, explique le spécialiste. 

Il raconte que, la première fois que cette sensibilité de préservation s’est manifestée, c’était au début des années 80, alors qu’une citoyenne a fait fléchir Hydro-Québec qui voulait construire une ligne de haute tension entre Grondines et Lotbinière, par-dessus le fleuve, pour protéger le paysage magnifique de cette région où serpente le Saint-Laurent.

Il y a un éveil des consciences à la valeur des paysages.

Son collègue Sylvain Paquette, directeur de la chaire en paysage et environnement à l’Université de Montréal, rappelle l’existence de deux lois québécoises qui protègent des paysages remarquables, mais dont on ne se sert pas, et d'une loi fédérale qui protège des lieux dits d’exception.

Il y a eu plusieurs contestations de la part de municipalités de plus en plus sensibles aux questions d’urbanisme face à ces questions de tours, dit-il, mais ils n’ont pas de prise dans la législation fédérale actuelle. Il y a sans doute un rattrapage à faire pour se donner des outils en matière de protection des paysages à l'instar de l’Europe.»

Tiré de l'article sur ICI Radio-Canada.ca.