La question du paysage urbain devient l’un des enjeux clés du scénario aérien du projet du REM de l’Est (CPDQ Infra). Elle se révèle de manière criante par les mots employés dans les médias sociaux et les points de vue exprimés par les experts interpellés dans ce dossier. « Cicatrice urbaine », « dégradation des quartiers », « balafre urbaine », « laideur urbaine », etc., ces mots traduisent depuis plusieurs semaines un véritable malaise dans un débat qui semble bien loin de s’apaiser. Plusieurs leaders d’opinion, universitaires et représentants d’ordres professionnels et ONG exigent haut et fort la mise sur pied d’un comité d’experts indépendants, mais également un véritable débat public. Malgré les bénéfices pressentis du REM sur le plan environnemental comme sur le plan de son potentiel de revitalisation économique de l’est de Montréal, ce débat est plus que souhaitable, il est incontournable.
De fait, il est important de reconnaître, aujourd’hui, et plus que jamais, que le devenir d’une ville ne peut plus résulter d’un parachutage de projets, ni d’une sommation d’infrastructures perçues comme étant des objets dissociés des uns des autres. Cette vision mécaniste de la ville n’est plus acceptable au XXIe siècle parce qu’elle divise, sépare, exclut, coupe, oppose, superpose et oublie jusqu’à en devenir aliénante et étouffante. Montréal porte malheureusement encore les marques de cette attitude brutaliste (ex. : boulevard Métropolitain), attitude que d’aucuns associent aujourd’hui à un passé révolu. Les villes seraient plutôt en quête d’expériences attractives centrées notamment sur le bien-être et l’accès à la nature.
Texte d'opinion tiré du Devoir. Lire l'intégralité de l'article dans Le Devoir.