La subvention Développement Savoir du CRSH d'un montant de 70 745 $, accordée à Shabnam Rahbar (chercheuse principale) et à Sylvain Paquette (collaborateur), réexamine le concept d'écologie, fréquemment intégré dans la démarche de projets d'aménagement. En analysant les projets de paysage qualifiés comme écologiques, on constate que ce concept est souvent abordé avec une approche techniciste alors qu’il pourrait, et devrait, être le moteur d’une véritable mutation des modes de construction et de transformation de nos milieux. En effet, si des solutions techniques sont nécessaires pour faire face aux défis environnementaux, elles ne suffisent pas. L’enjeu d’une écoconception est plus fondamental : il s’agit d’adopter de nouvelles approches et de nouvelles attitudes permettant de réconcilier les interventions humaines avec la réalité concrète du milieu naturel et de tisser de nouveaux rapports de coexistence entre les aménagements paysagers et les dynamiques naturelles qui traversent des territoires.
Le projet de recherche vise à réfléchir aux approches d’un aménagement « écologique » du paysage qui dépassent le point de vue technique et qui se fondent sur une relation harmonieuse avec la nature. Il s’agit de voir comment intégrer, en un réseau cohérent et interactif, les projets d’aménagement paysager et les forces naturelles qui traversent des lieux pour créer des paysages combinatoires, à savoir des paysages nés d’un art de l’entente et de la collaboration permanente entre l’homme et la nature. Plus précisément, l’objectif est de développer une série de principes d’aménagement capables 1) de faire de la place à la nature dans les projets de paysage, de leur donner une certaine autonomie et un certain pouvoir plutôt que de tenter de la maîtriser et 2) d’orienter les architecte paysagistes vers un travail, non plus dans et sur la nature, mais plutôt avec elle.
Cette étude participera ainsi à l’approfondissement du sens de « l’écoconception » et apportera un nouvel éclairage sur les enjeux liés à ce concept dans la pratique du paysage. Elle contribuera aussi au renouvellement des outils d’évaluation environnementale et des critères écologiques contenus dans les commandes publiques. Enfin, elle sera l’occasion de mieux affirmer le rôle de l’écologie au sein des pratiques d’aménagement en montrant qu’elle n’est pas uniquement une connaissance scientifique, mais également une occasion de repenser en profondeur la posture du concepteur et sa philosophie d’aménagement.