Projet de thèse: 

Mon projet de thèse porte sur l’utilisation du concept de beauté dans la désignation et la gestion des aires naturelles protégées, depuis les grands parcs nationaux jusqu’aux paysages anthropisés. Le critère de beauté, ou plus largement de valeur esthétique, figure dans bon nombre de programmes et de dispositifs nationaux et internationaux destinés à la conservation des espaces naturels. Néanmoins, la mise en pratique de ce critère suscite différents problèmes, notamment en raison du flou conceptuel entourant la notion de beauté et du défi que représente l’application légale du terme. Pour réfléchir plus avant à ces questions, je me sers du cas de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO, un traité international adopté en 1972 en vue de protéger les lieux culturels et naturels les plus exceptionnels du globe. L’influence manifeste de ce programme phare de l’UNESCO sur les pratiques de conservation à travers le monde en fait un cas d’étude particulièrement pertinent pour s’interroger sur la construction et l’usage du concept de beauté dans le contexte de la préservation des espaces naturels.

Pour tout dire, les mesures prises par l’UNESCO pour apprécier et préserver la valeur esthétique des espaces naturels apparaissent pour le moins nébuleuses, lacunaires et incohérentes. Ma recherche tentera donc d’expliciter les fondements théoriques de la conception de la beauté naturelle adoptée par l’UNESCO, en retraçant la construction et l’évolution de cette notion au sein des pratiques liées au patrimoine mondial. Le projet mettra également en lumière les répercussions de l’application du critère de beauté sur la désignation et la gestion des aires naturelles protégées en vertu de la Convention de 1972.