Passer au contenu

/ Faculté de l’aménagement

Je donne

Rechercher

Mot du doyen

Moteurs de changement 

Le 27 septembre passé, de nombreux étudiants de la faculté, ainsi que des membres du personnel, participaient à la « Marche mondiale pour le climat », la marche contre l’inaction des gouvernements face aux changements climatiques. Pour la première fois de son existence, l’Université de Montréal avait annulé les cours pendant l’après-midi pour permettre à ses étudiants d’aller manifester.  

La direction de l’UdeM a pris la décision de suspendre les cours parce que les changements climatiques et leurs effets risquent de créer des bouleversements qui toucheront le monde entier et de provoquer des conflits qui feront de très nombreuses victimes, parce que le manque d’action est de plus en plus irresponsable, parce que l’Université s’est donnée pour mission, entre autres, d’aider notre société à « Construire l’avenir durablement ».  

Nombreux sont les professeurs et étudiants de la Faculté de l’aménagement qui dévouent leurs interventions et leurs projets aux problématiques environnementales. Que ce soit en design, où l’on imagine des produits, des services et des espaces plus écoresponsables, en architecture, où l’on conçoit des bâtiments et des quartiers dont l’emprunte énergétique et en carbone est réduite, ou en urbanisme et en architecture de paysage, où l’on planifie des lieux et des infrastructures qui mitigent les effets des changements climatiques et en atténuent les impacts, notre faculté contribue directement à la construction de villes plus vertes et plus durables. Nos étudiants nous poussent à faire mieux à cet égard ; à juste titre, ils font la leçon à leurs aînés. 

La mobilisation des étudiants face à la crise environnementale montre que nous avons affaire à deux types de changements. Le premier, que représentent les changements climatiques, est celui qui s’opère en quelque sorte par la force des choses et est une conséquence de millions d’actions individuelles. Le second, qu’illustre le changement de politique publique que les jeunes appellent de leurs vœux, est consciemment voulu. Ce second type de changement exige énormément d’effort et beaucoup de passion. Comme les sages d’antan et les psychologues d’aujourd’hui le disent, changer ses manières de faire passe par la prise de conscience de ses erreurs, la vision d’une alternative positive et l’action ciblée.

Je pense que ces trois éléments sont au cœur de notre action à la Faculté de l’aménagement : nous encourageons nos étudiants à adopter une attitude réflexive, nous valorisons chez eux l’imagination d’un futur meilleur et nous leur offrons des outils (intellectuels, techniques et autres) pour réaliser leurs projets. S’ils nous poussent dans le dos pour que nous allions plus vite vers un futur durable, ce n’est que justice : ils agissent sur la base des valeurs que nous prônons dans nos discours. À nous, professeurs et administrateurs, à agir. À nous à agir, par exemple, en nous assurant que les nouveaux professeurs que nous aurons à embaucher partagent ces valeurs et ces ambitions et qu’ils et elles feront avancer notre faculté dans le domaine du développement durable et équitable. C’est ce que mes collègues de la Faculté et moi comptons faire dans les années à venir.

Raphaël Fischler