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Espace, temps et aménagement

On dit souvent que les disciplines de l’aménagement sont des domaines de conception spatiale dans lesquels les praticiens façonnent les objets, les espaces et les paysages qui forment nos milieux de vie.  Mais on sait bien que la gestion du temps est, elle aussi, critique à la réussite de nos projets, que la dimension du temps est complémentaire aux trois dimensions de l’espace dans l’expérience de l’environnement.

La conception et la mise en œuvre se déroulent dans le temps, sont mus par des processus parfois complexes.  De plus, la vie d’un projet se déroule sur la longue durée, de son adoption et son utilisation, à son altération ou sa destruction.  Le designer industriel sait qu’il faudra un certain temps pour que son nouvel outil devienne un objet usuel.  L’architecte sait que l’usager fera l’expérience de son bâtiment dans un mouvement partiellement planifié et partiellement aléatoire dans l’espace et dans le temps.  L’architecte paysagiste sait que le parc qu’il a conçu traversera des étapes de vie différentes à mesure que ses éléments végétaux, animaux et humains s’y implanteront et s’y épanouiront.  Et tous les concepteurs savent désormais que leurs projets doivent être vus dans une perspective temporelle pour en estimer les impacts environnementaux durant tout leur cycle de vie.  C’est aussi le message que véhiculent nos programmes en montage et gestion de projets, dont l’intérêt premier est la qualité des processus d’interaction en amont et en aval de la conception à proprement parler.  Et que dire de nos programmes en conservation du patrimoine bâti, dont la raison d’être est de permettre à nos bâtiments et ensembles urbains de transcender le temps ?

La relation entre paysage et temporalité est au cœur du travail de recherche de la toute nouvelle recrue de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Heather Braiden, dont le profil vous est présenté dans cette infolettre.  Comme d’autres nouveaux professeurs récemment embauchés à la Faculté, Mme Braiden incarne la multidisciplinarité et saura contribuer aux divers programmes offerts par son école et par la Faculté.

Plusieurs autres nouvelles dans cette infolettre témoignent elles aussi de l’importance des processus temporels—les tendances, interactions, projections, etc.—qui sont au cœur de nos projets d’aménagement de l’espace : la constitution d’un répertoire de projets qui montre l’évolution dans le temps du partenariat Guadalajara-Montréal, l’anticipation des impacts que l’intelligence artificielle pourrait avoir sur nos environnements et nos territoires, des réflexions sur les suites données à la pandémie dans nos pratiques et politiques urbaines, des « balados » sur les tendances actuelles en développement urbain et immobilier, un concours sur l’expérience de la mobilité en transport en commun et une charrette sur le partage temporel des espaces de cours d’écoles.  D’autres nouvelles portent aussi sur les subventions, bourses et prix que nos professeurs et étudiants ont gagné récemment.  Finalement, cette infolettre vous apporte la transcription d’un échange fort intéressant que j’ai eu avec le professeur Gonzalo Lizarralde qui vient de publier un nouveau livre aux prestigieuses presses de l’Université Columbia.  Il y traite des désastres soi-disant « naturels », dont les impacts sont en fait très profondément façonnés par l’histoire des communautés qui les subissent et non seulement par les caractéristiques de leur environnement spatial.

À tous et à toutes, bonne lecture et merci d’y consacrer un peu de votre temps pour savoir ce qui se fait dans nos espaces.

Raphaël Fischler