Mot du doyen

La Faculté de l’aménagement occupe une place toute particulière à l’université et dans la société de par son origine, son objet d’étude, sa méthode pédagogique et sa philosophie.
La faculté est née de l’idée, audacieuse en 1968 et toujours d’actualité aujourd’hui, de réunir plusieurs champs d’activités en une unité qui favorise les échanges interdisciplinaires. Aujourd’hui, la faculté regroupe près de soixante professeurs et de nombreux autres enseignants et chercheurs dans les domaines de l’architecture, de l’architecture de paysage, du design industriel, du design d’intérieur et de l’urbanisme.
Ces enseignants, tout comme leurs étudiants, ont un souci commun : l’amélioration de notre cadre bâti et de notre milieu de vie. Ils travaillent à des échelles spatiales différentes – de l’objet au quartier, de l’espace domestique au bassin versant, du bâtiment à la ville –, mais tous se soucient des qualités formelles, fonctionnelles, environnementales et sociales des artéfacts et des espaces qui constituent notre habitat. Ce faisant, ils contribuent directement, par la création, et indirectement, par la recherche et l’enseignement, à l’amélioration de nos conditions de vie matérielles.
Les aptitudes professionnelles dans les disciplines de l’aménagement ne peuvent se transmettre sans l’apprentissage par projet, où se croisent pratique, enseignement et recherche. Le projet se déploie en atelier, un lieu de foisonnement intense dans lequel les étudiants, parfois seuls, parfois en équipe, conçoivent des objets et des lieux en réponse à une demande sociale. Ils y apprennent des techniques de pointe en analyse, mise en œuvre et communication et y développent leur pouvoir de discernement.
La philosophie de la faculté est constituée de trois composantes majeures. La première est l’idée sous-jacente à sa création, soit l’interdisciplinarité. Le designer, l’architecte, l’architecte paysagiste et l’urbaniste ne sont pas que des concepteurs ; ils sont aussi des informaticiens, des sociologues, des écologistes, des artistes, des gestionnaires.
Le second fondement philosophique de la faculté est le souci du processus. Quel que soit le projet – une tasse, un wagon de train, un musée, une nouvelle ville – le processus qui mène à sa réalisation est complexe et exige la collaboration de nombreuses personnes. L’implication des usagers et autres intervenants exige que l’on fasse du design à deux niveaux, celui du produit et celui du processus.
Le troisième élément clé de notre pensée est l’ouverture au changement. Les designers, les architectes, les architectes paysagistes et les urbanistes sont très conscients du caractère dynamique des milieux de vie naturels et artificiels. Une de leurs tâches principales est d’anticiper et de façonner l’avenir, de le rendre plus beau, plus durable et plus équitable que le présent.
Une histoire singulière, un champ d’étude spécifique, une pédagogie et une philosophie distinctives, font de la Faculté de l’aménagement un milieu unique. En même temps, tout comme la ville, la faculté est en constante évolution. De nouveaux défis – la révolution numérique, les changements climatiques, les inégalités croissantes et bien d’autres – y sont abordés avec rigueur et créativité. Ses 1 500 étudiants et ses nombreux enseignants œuvrent à l’amélioration de notre habitat dans un monde en constante mutation. C’est dire que les quelques 400 diplômés qui quittent la Faculté de l’aménagement chaque année sont aussi des professionnels de l’innovation. Comme nous le disons dans notre manifeste, nous tenons à ce qu’ils fassent preuve d’ouverture d’esprit, de conscience sociale, de respect et d’engagement.
Nous souhaitons la bienvenue à tous ceux et celles qui souhaitent développer leurs talents de concepteurs et de chercheurs. Notre mandat est de vous aider à les mettre à profit pour le bien de Montréal et du monde.
Le doyen,
Raphaël Fischler