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De l’innovation à l’intervention : des projets d’envergure à la Faculté de l’aménagement

Isabelle Thomas, professeure à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage, a développé une expertise significative dans le domaine de la résilience et de l’adaptation des collectivités aux changements climatiques. Les projets de recherche qu’elle dirige visent à favoriser une compréhension des territoires impactés afin de pouvoir intervenir selon des modalités adaptées aux enjeux locaux tout en impliquant les parties prenantes.

De gauche à droite, de haut en bas : Aglaé Casault, Rim Chehab, Isabelle Thomas, Anne-Laure Fakiroff, Santiago Varsi, Alexandre Gagnon, Sarah Rosillette, Yi Chuan Wang.

Le groupe de recherche ARIAction et l’effet colibri
Isabelle Thomas a créé, en 2020, l’équipe de recherche ARIAction qui permet de constituer un réseau d’experts locaux et internationaux pour partager les connaissances et les meilleures pratiques en termes d’aménagement résilient du territoire. Avec un noyau à l’Université de Montréal et des collaborateurs locaux et internationaux, l’équipe de recherche cible des objectifs significatifs pour la société québécoise et internationale.

La mission de l’équipe s’inspire de la fable du colibri, issue de la tradition orale des Quéchuas, peuple autochtone d’Amérique du Sud. Suivant la morale de cette histoire, l’effet colibri explique que si chacun agit de façon responsable et résiliente, la résilience des collectivités à risque s’améliorera. 

Plusieurs projets du Groupe sont financés par l’entremise du Cadre pour la prévention de sinistres (CPS) du ministère de la Sécurité publique du Québec (MSP), dont la mission est d’assurer la sécurité des personnes et la protection des biens.

Favoriser le renforcement de la résilience dans les collectivités québécoises
C’est dans une démarche de recherche-action que l’équipe d’Isabelle Thomas s’est engagée pour mettre en place les meilleures pratiques qui favorisent la résilience. À ce titre, le projet de recherche T-REX est en place dans des municipalités québécoises touchées par les inondations de 2017 et 2019, dont Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Gatineau, Deux-Montagnes et Saint-André́-d'Argenteuil. Il vise à développer une méthode de retour d’expérience (REX) permettant de comprendre et valoriser les bons coups et les écueils à éviter lors de la mise en place de mesures de prévention, de préparation, d’intervention et de rétablissement; avant, pendant et après un sinistre. Cette démarche permet notamment d’évaluer les impacts des mesures de rétablissement post-catastrophe et de déterminer comment cette phase de la gestion des risques peut être améliorée et se faire de manière cohérente à l’échelle des municipalités

Un autre projet de recherche financé par le CPS et intitulé Développement d’une approche multicritère pour l’évaluation de la résilience en zones inondables, en collaboration avec la Municipalité de Saint-André-d’Argenteuil, vise à explorer, selon une méthode rigoureuse, les meilleures solutions pour ce territoire aux prises avec des enjeux majeurs comme l’accessibilité en cas d’inondation. Ce projet vise non seulement à construire une méthode de réaménagent résilient, mais aussi à développer des scénarios pour vivre avec l’eau, tout en étant en conformité avec le plan de protection du territoire face aux inondations (Figure 1).

Des scénarios sont réfléchis considérant des thématiques d’actualité, que ce soit la renaturalisation, le repli, l’adaptation des bâtiments existants ou l’aménagement de nouveaux quartiers (Figure 2).

Figure 2: Repli et renaturalisation : la réappropriation collective des milieux naturels. Schéma conceptuel.

De nombreux autres projets portés par l’équipe de recherche visent à renforcer la résilience des communautés québécoises de diverses manières, notamment :

  • La réalisation d’analyses de perception auprès des citoyens et des acteurs locaux facilitent l’intervention et la participation à la vie citoyenne.
  • La réflexion sur un nouveau cadre réglementaire en zone inondable avec la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) vise à faciliter une intervention résiliente sur le territoire.
  • Le projet Bleue Résilience, codéveloppé avec World Wildlife Fund Canada a le potentiel de favoriser les infrastructures vertes et bleues dans les collectivités tout en améliorant la réappropriation des rives existantes. L’implication des peuples autochtones dans les projets en assurera l’équité.
  • Le projet de recherche coconstruit avec Architecture sans frontières vise à inciter l’innovation en termes de stratégies architecturales d’aménagement et d’adaptation en zone inondable.

Ces projets, menés avec des communautés inspirantes permettent de raconter des histoires à succès et de valoriser les interventions sur le terrain. Toutes les municipalités engagées dans les projets ont en commun un leadership visant à améliorer la situation de leur collectivité en intervenant de manière résiliente sur leur territoire.

Une démarche ouverte avec les citoyens
L’équité, la transparence et la communication sont au cœur de la démarche de l’équipe que dirige Isabelle Thomas afin que tous aient l’information nécessaire pour comprendre les risques et les mesures de protection. À cet égard, Isabelle Thomas a coconstruit, avec son équipe et ses collaborateurs, une méthode favorisant la mise en place de stratégies de communication des municipalités ciblées sur les risques. Dans tous les projets, la parole est donnée aux citoyens grâce à différents outils – questionnaires, café-rencontres, ateliers, etc. – permettant de les entendre sur leurs perceptions et leurs préoccupations.

Partage et transmission des connaissances
En suscitant le réseautage international en recherche, notamment par la réalisation d’études de cas comparées, un regard croisé permet de partager les expertises et de valoriser les histoires à succès sur les différents territoires, que ce soit, pour l’instant, au Québec, à Tahiti, en France ou aux États-Unis. L’implication de professionnels du MSP, d’organisations à but non lucratif comme WWF-Canada ou Architecture sans frontières et des acteurs locaux et citoyens des collectivités impliquées sont un gage de qualité des projets et de la volonté de favoriser une intervention résiliente tant sur le cadre bâti, la société que l’environnement. La coproduction est en effet une des clés de la réussite des projets menés par Isabelle Thomas et ses équipes, au même titre que la transparence et l’implication citoyenne via des outils adaptés.

Par ailleurs, la recherche qui résulte des projets est directement intégrée dans la formation des étudiants, que ce soit par des cours ou par l’encadrement d’étudiants aux trois cycles d’études. Une fois sur le marché du travail, que ce soit à Ouranos, au MSP, à Vivre en ville, à l’Institut du Nouveau Monde ou dans des collectivités tant québécoises qu’à l’international, ces jeunes professionnels sont outillés pour une intervention pertinente et significative.