L’École d’architecture accueille une nouvelle professeure adjointe
L’École d’architecture de l’Université de Montréal a le plaisir d’annoncer la nomination d'Ana Medina au poste de professeure adjointe dans le domaine de l'habitat.
Titulaire d’un doctorat de l’Université polytechnique de Madrid, Ana Medina a été professeure-chercheuse et directrice du programme de maîtrise en conception architecturale avancée de l’Université de Quito, en Équateur. Elle est la première femme à avoir dirigé un programme de maîtrise dans ce pays de l'Amérique du Sud. De plus, elle figure parmi les premières femmes architectes titulaires d'un doctorat dans son pays. Ana Medina est membre et coordonnatrice au Réseau équatorien des femmes scientifiques. La nouvelle professeure adjointe a aussi occupé des fonctions de professeure invitée à l’Université Keio, à Tokyo, et de chercheuse associée au Hypermedia Research Group.
À travers la conception et l'implantation d'une formation post-professionnelle de deuxième cycle en conception architecturale, Ana Medina a accumulé une riche expérience d'enseignement. Elle a dirigé plusieurs ateliers de design architectural, en plus d'être responsable de séminaires offerts aux étudiants de premier cycle. Son approche pédagogique se nourrit de l'urgence climatique et de la justice socio-spatiale, avec une intégration des plus récentes innovations technologiques.
Au cours de sa carrière, Ana Medina a développé une expertise sur l’habitation et l'étude des relations entre les espaces collectifs et privés. Elle s’est particulièrement intéressée à la façon dont les personnes s’approprient des espaces publics pendant des mouvements de protestation. Son travail de recherche l’a conduit à prononcer plusieurs conférences à l’international, notamment à Londres, à Athènes et à Bologne.
Depuis 2015, Ana Medina travaille aussi comme architecte indépendante, après avoir occupé différentes fonctions dans des agences d'architecture. Elle met son expertise à profit dans des projets à vocation collective, notamment dans le domaine du logement social.
De la recherche sur le terrain
Au cours des cinq dernières années, Ana Medina a développé plusieurs projets de recherches au sein de son université et de groupes internationaux. Son regard s'est porté sur les pratiques alternatives de l'espace public, sur l'habitat minime, sur les espaces informels et sur la domesticité.
Celle qui est née en Équateur et qui a vécu dans plusieurs villes à travers le monde se dit impatiente de découvrir la communauté universitaire et les courants qui animent la métropole.
« La recherche en architecture, c’est un domaine jeune en comparaison avec d’autres disciplines académiques. Mais c’est vraiment un immense champ à explorer à travers de multiples possibilités. Je sens que c’est quelque chose qui motive vraiment toute la communauté étudiante et bien sûr les chercheurs. »
La chercheuse pense que Montréal peut être un terreau fertile pour la recherche en architecture, avec ses « organismes communautaires très actifs ».
Ana Medina se donne pour mission d'analyser « comment les différentes communautés s'organisent en réaction à des problèmes dans leurs quartiers ou même dans leurs logements. »
Pour mesurer et évaluer cette activité centrée sur la recherche collective de solutions et de stratégies, l'architecte a développé une approche multidisciplinaire. Ses méthodes d'enquête combinent la recherche traditionnelle, un travail ethnographique de terrain et l'utilisation de technologies numériques de visualisation.
Penser l'habitat du futur
Selon Ana Medina, les changements climatiques exercent une pression supplémentaire sur les populations vulnérables dans les villes. Elle fait valoir que les architectes d'aujourd'hui doivent réfléchir aux habitats qui seront les mieux adaptés dans 25 ou 40 ans pour faire face aux impacts négatifs des changements climatiques et pour promouvoir une meilleure justice socio-spatiale.
Son expérience personnelle et professionnelle en Amérique du Sud a eu un impact profond sur sa vision du rôle de l'architecte dans la société. En Équateur, illustre-t-elle, il faut se rassembler et s'organiser pour faire changer les choses qui ne fonctionnent pas au quotidien dans les milieux de vie.
Maintenant qu'elle est installée au Québec, elle prône une approche similaire.
« Les architectes devraient s’impliquer davantage dans la gouvernance locale, mais aussi à des niveaux plus hauts. Il faut développer des liens plus forts avec les décideurs, ceux qui votent les lois et les règlements qui touchent le quotidien des gens.»
Un message que les étudiants de la nouvelle professeure-chercheuse risquent d’entendre au cours des sessions à venir.