Au mois d’octobre dernier, la Chaire en paysage et environnement de l’Université de Montréal (CPEUM) a pris part à la consultation publique Réflexion 2050, pour appeler à faire du paysage « la pierre angulaire » du futur Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) de la Ville de Montréal.
Sylvain Paquette, professeur titulaire à l’École d’urbanisme et d’architecture du paysage et titulaire de la CPEUM; Philippe Poullaouec-Gonidec, professeur émérite, cofondateur et premier titulaire de la CPEUM; et Charles Bergeron, conseiller en recherche à la CPEUM, sont les trois auteurs du mémoire qui a été soumis à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), organisme coordonnateur de la consultation. Parmi les principaux messages communiqués dans ce document, notons les suivants :
- Le « paysage urbain » ne se résume pas aux seules perspectives visuelles emblématiques. Cette notion concerne tout autant les enjeux de qualité des cadres de vie et l'intégration des infrastructures de mobilité, de même que l'accès équitable aux espaces verts et la gestion de la biodiversité.
- Aborder le territoire à travers la perspective paysagère permet de révéler les caractéristiques sensibles à prendre en compte dans la planification, l'aménagement et la gouvernance des territoires urbains.
- Le paysage permet de considérer ensemble les valorisations culturelles et sociales des territoires, et les dynamiques écologiques qui les animent, et ce, à différentes échelles.
- Il sera important que le futur PUM maintienne les acquis des dernières décennies, notamment les outils et approches adoptés à la Ville de Montréal tant pour révéler, protéger et mettre en valeur les paysages emblématiques que pour favoriser la qualité des cadres de vie.
- Plus encore, le futur PUM gagnerait à capter tout le potentiel structurant, opératoire et fédérateur de la notion de paysage, en particulier pour concrétiser les intentions portées par le projet de ville.
Pour guider les acteurs municipaux, les auteurs du mémoire ont formulé 10 recommandations. Celles-ci couvrent des volets aussi variés que la réalisation de diagnostics sociaux et écologiques, l’énonciation de critères et l’adoption d’outils pour tenir compte des paysages dits « ordinaires », ou encore la sensibilisation des acteurs clés aux paysages urbains.
En somme, la CPEUM invite la Ville de Montréal, qui a les moyens d’innover en tant que ville UNESCO de design, ville hôte du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique et ville membre des 100 Resilient Cities, à un devoir d’excellence, de créativité et d’exemplarité.
Le mémoire de la CPEUM est accessible sur le site internet de l’OCPM.