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L’architecture et ses usagers (célibataires) vus par le sociologue et philosophe Jean Baudrillard


 
L’architecture et ses usagers (célibataires) vus par le sociologue et philosophe Jean Baudrillard

Résumé :

Comment faire le tour du rapport, à la fois intime et méfiant, que Jean Baudrillard a entretenu avec l’architecture ? En partant, comme il se doit, de Disney, en passant par le canard et les Venturi, avant de s’arrêter sur la figure du monstre (architectural), pour prolonger vers Jean Nouvel et les ambiguïtés de la transparence, et enfin déboucher sur quelques projets contemporains, notamment le très condamnable Europacity. Au fil de ce trajet se dessine une double interrogation, sur ce qu’est devenu le postmodernisme architectural, mais aussi sur la persistance de la notion d’auteur en architecture. Baudrillard aura plutôt été un sociologue imaginaire, intuitif et détaché, un interprète qui s’amusait à tirer les pointillés du présent, surenchérissant pour tendre régulièrement vers le paroxysme. D’où son intérêt pour les architectures qui résistent à l’interprétation et semblent mener leur vie propre, comme détachés de leurs concepteurs, pour les tours jumelles du World Trade Center, pour le projet Biosphère II, pour Beaubourg, pour le Guggenheim de Bilbao et  pour certaines architectures de Jean Nouvel. L’envers du décor : obscure et ironique toute scène a ses coulisses, toute scène est réversible, tout projet appelle son contre-projet. La part maudite attend toujours son heure. La culture pour Beaubourg, la mondialisation pour le WTC, la planète pour Biosphère II, la marchandisation des villes pour le Guggenheim de Bilbao… L’ambivalence grandit au fil de la prétention de ces projets à saturer le réel. Mais toutes ces concrétions non domestiquées ont aussi en commun d’avoir d’abord cherché à porter le tranchant de la différence dans l’équivalence généralisée. À l’ère du no fake et d’une quête partagée d’authenticité, ce regard sociologique rencontre un regain d’intérêt exprimé notamment par les choix et les conduites ambivalentes des enfants du numérique.

 

Cycle de conférences du laboratoire LEAP

Mardi 11 mars 2025 (17h30) amphi 1120 Faculté de l’aménagement

Jean-Louis Violeau

Ecole nationale supérieure de Nantes 

L’architecture et ses usagers (célibataires) vus par le sociologue et philosophe Jean Baudrillard

Conférencier :

Sociologue, Jean-Louis Violeau est professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes et à l’école urbaine de Sciences Po Paris. Il est chercheur au CRENAU (CNRS UMR AAU).

Il collabore régulièrement avec les revues d’architecture, en particulier AMC-Le Moniteur architecture et L’Architecture d’aujourd’hui, mais aussi plus généralistes comme Esprit, Place Publique Nantes-Saint-Nazaire ou Urbanisme. Il est par ailleurs membre du comité de rédaction de ces deux dernières revues.

Sa thèse sur Les architectes et mai 68 est parue en 2005 aux éditions Recherches, lointaines héritières de la revue éponyme lancée sous l’égide de Félix Guattari et du CERFI. La suite, en clair son HDR (Habilitation à Diriger des Recherches) portant sur Les architectes et mai 81, est parue en 2011 aux mêmes éditions.

https://aau.archi.fr/equipe/violeau-jean-louis/

 

Location: Amphi 1120 - Pavillon de l'aménagement UdeM