Passer au contenu

/ Faculté de l’aménagement

Je donne

Rechercher

Mot du doyen

Penser l'avenir: un défi que nous nous lançons

« La prévision est difficile, surtout quand elle concerne l’avenir ». Ce proverbe danois dit bien le défi que toute institution a quand elle essaie de définir son futur. Et pourtant, la Faculté de l’aménagement va tenter, dans les mois qui viennent, de réfléchir à son avenir et à l’avenir des disciplines de l’aménagement sur le moyen et même sur le long terme. 

La planification stratégique me semble trop souvent liée à la gestion de problèmes courants. Nos communications avec la communauté de la Faculté de l’aménagement ne sont pas optimales ; comment pouvons-nous les améliorer ? Nos étudiants aimeraient être mieux préparés à la pratique professionnelle ; comment les soutenir et les équiper en ce sens ? Certains souffrent du stress causé par le manque de moyens financiers ou par une lourde charge de travail ; comment leur venir en aide ? Tout cela est important, reçoit notre attention et fait l’objet de gestes concrets, par exemple la création de ce bulletin, la tenue d’événements de « speed-dating » entre étudiants et professionnels, la levée de fonds philanthropiques pour des bourses d’aide financière aux étudiants en difficulté. 

Nos problèmes de fonctionnement et de performance sont importants, mais il y a aussi des défis majeurs auxquels nous faisons face, à plus long terme. Ces défis, de deux ordres, sont interdépendants. D'une part, les domaines de l’aménagement, comme tous les domaines d’activité humaine, vont changer de manière radicale sous l’influence des nouvelles technologies et des nouvelles pratiques. Si, comme certains le craignent, l’intelligence artificielle va fortement réduire le nombre de professionnels requis dans nos entreprises et nos gouvernements, comment la Faculté ferait-elle face à une chute de la demande de diplômés ?  Si les habitants de nos villes deviennent capables de concevoir et de produire eux-mêmes leur milieu de vie (au moins en partie), comment la Faculté répondrait-elle à cette nouvelle distribution des savoirs et des pouvoirs ? Si les changements climatiques exigent une transition écologique rapide au niveau de la production et de la consommation d’énergie, comment intégrerions-nous cette exigence dans nos formations ? Quels nouveaux programmes pourrions-nous lancer non seulement pour réagir aux transformations en cours mais aussi pour les façonner ou en mitiger les impacts ? 

En même temps, la concurrence s’intensifie entre les universités ; notre compétitivité, quoique toujours bonne, n’est pas nécessairement assurée à moyen ou à long terme. Les étudiants francophones, qu’ils soient Québécois, Français ou Tunisiens, sont de plus en plus ouverts à l’idée d’étudier en anglais—voire de plus en plus intéressés à la faire—, surtout aux cycles supérieurs, justement là où nous devons renforcer nos effectifs pour soutenir la recherche. Les grandes universités nord-américaines attirent des étudiants avec des programmes de bourses de plus en plus généreux et des panoplies de services de plus en plus complets. Comment allons-nous faire face à cette concurrence ? Nous le ferons en innovant, donc en répondant de manière intelligente au premier défi, celui de la transformation de nos champs de pratique.

Nous essayons de mieux saisir ces questions complexes et de commencer à esquisser des réponses. Pour ce faire, nous tentons d’avancer sur deux pistes parallèles. Sur la première, celle de la planification à court et moyen terme, nous parlons à nos diplômés, étudiants, enseignants, employés et collègues pour mieux comprendre nos forces, faiblesses, défis et opportunités et esquisser un plan d’action. Sur la seconde, celle de la vision à long terme, nous accueillerons à la mi-mai des membres des professions, des services gouvernementaux et de la société civile dans un exercice de prospective sur l’horizon 2040, exercice mené par nos professeurs Franck Scherrer et Christophe Abrassart. Ce forum de prospective sera précédé par une conférence publique de deux personnalités internationales sur les transformations qui ont cours dans les domaines de l’aménagement. Des nouvelles spécifiques vous seront transmises dès que tous les détails de l’événement seront définis, mais je vous invite d’ores et déjà à marquer la soirée du jeudi 14 mai à votre agenda. 

En attendant, je vous invite à me communiquer (à doyen-aménagement@umontreal.ca) toute étude, article ou site web qui pourrait nourrir notre réflexion : exemples de la manière dont les nouvelles technologies changent nos pratiques, défis et opportunités majeurs dans les domaines du design, de l’architecture, du paysage et de l’urbanisme et, plus important encore, programmes ou activités innovants qui semblent anticiper ou tracer l’avenir dans d’autres universités. Merci d’avance !

Raphaël Fischler