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Plus ça change... plus ça change

L’EFFA, l’exposition des finissants de la Faculté de l’aménagement, est traditionnellement l’occasion d’accueillir des centaines de personnes dans notre pavillon et de célébrer avec eux la réussite d’une nouvelle cohorte d’étudiants.  Pour une deuxième année consécutive, ce rassemblement, à la fois solennel et festif, ne peut avoir lieu.  Toutefois, en plus de voir tous les travaux des finissants en ligne, comme l’année passée, vous pourrez les admirer en personne au Campus MIL, du 13 mai au 5 juin.  Un grand bravo à tous nos étudiants pour une double réussite : terminer leurs études avec brio dans des conditions difficiles et produire une belle exposition à ciel ouvert en un temps record.

Le thème de l’EFFA 2021 est « ESC », du nom de cette touche du clavier d’ordinateur qui nous permet de sortir d’une fenêtre sur notre écran.  La pandémie nous a tous donné des envies de nous échapper : échapper au confinement pour retrouver des proches, échapper aux réunions interminables et aux courriels, échapper aux risques de contagion.  Elle a poussé certains à s’échapper des villes, en tout cas à éviter le centre-ville et à y créer un désert social qui n’existe normalement qu’à cinq heures du matin.

Les lieux désertés par leurs habitants lors d’une épidémie sont un thème connu en littérature.  Dans Œdipe Roi, la tragédie de Sophocle, la ville de Thèbes est ravagée par la peste.  Son souverain, Œdipe, se fait dire par un prêtre de Zeus qu’une ville déserte ne peut survivre : « Un rempart, un vaisseau ne sont rien, s'il n'y a plus d'hommes pour les occuper. »  On peut paraphraser : une rue commerçante, un pavillon universitaire ne sont rien s’ils ne sont pas occupés.

Des lieux exempts de personnes sont aussi une image connue en photographie architecturale, là où le photographe met en évidence les qualités formelles du bâtiment ou du lieu.  Mais comme le dit le manifeste de la Faculté de l’aménagement, nous abordons les apprentissages et les projets de recherche « avec l’humain au centre de nos préoccupations ».  Nous nous soucions des besoins des personnes quand elles manipulent des objets quotidiens, jouent des jeux vidéo, habitent des complexes résidentiels, utilisent des services publics ou visitent des milieux naturels.

Mettre l’humain au cœur de nos préoccupations, c’est aussi célébrer la réussite de nos finissants, comme nous le faisons à l’EFFA, et se réjouir de l’arrivée de nouveaux étudiants en début d’année.  À ce titre, nous notons avec plaisir le succès de nos programmes de 1er et de 2e cycles, qui attirent un nombre croissant de demandes d’excellents candidats.  Si cette tendance se maintient, nous devrons agrandir notre pavillon pour y créer plus d’espaces d’atelier et de locaux de recherche; un projet autorisé dans le nouveau Plan de développement du campus de la montagne, mais qui ne pourra se faire sans la générosité de donateurs et le soutien du gouvernement.

Mettre l’humain au cœur de nos préoccupations, veut également dire assurer le renouvellement du corps professoral de la Faculté avec le plus grand soin.  Ces trois dernières années, grâce au soutien de l’Université, nous avons pu embaucher non moins de neuf nouveaux professeurs.  Des processus sont en cours pour deux autres postes, ce qui pourrait porter le total des nouvelles embauches d’ici à la fin de 2021 à onze, soit environ vingt pour cent de notre corps professoral. 

Les neuf nouvelles recrues ont pour noms, par ordre alphabétique, Izabel Amaral, Ehsan Baha, Alice Covatta, Shin Koseki, Margot Lystra, Juan Antonio Islas Muños, Andrei Nejur, Shabnam Rahbarbehbahani, Virginie Tessier et Olivier Vallerand.  Ils et elles sont originaires du Brésil, des Pays-Bas, d’Italie, du Japon, des États-Unis, du Mexique, de Roumanie, d’Iran et du Québec.  Certains sont aussi passés par la France et la Suisse et trois d’entre eux sont des diplômés de notre faculté.  Tous nous arrivent avec des parcours impressionnants, des expertises de pointe dans des domaines émergents et des projets interdisciplinaires.  Cinq d’entre ont, en plus d’entamer une nouvelle phase de leur carrière, commencé à apprendre le français pour enseigner dans cette langue.  Je salue leurs grands efforts et surtout leur réussite extraordinaire à ce niveau.

Nous vous avons présenté les professeurs Covatta, Koseki, Lystra, Nejur, Rahbarbehbahani et Tessier dans des infolettres précédentes (que vous pouvez consulter ici).  Dans cette édition, nous vous présentons les quatre professeurs qui ont fait ou feront leurs débuts à la Faculté à l’hiver et au printemps 2021, les professeurs Amaral, Baha, Islas Muños et Vallerand.  La première se joint à l’École d’architecture à titre de professeure agrégée ainsi qu’à titre de directrice.  Les trois autres se sont joints ou se joindront à l’École de design à titre de professeurs adjoints.  Leur arrivée nous promet de très belles choses en formation professionnelle, en recherche, et aussi en partenariat avec la profession, l’industrie et la communauté.  C’est un très, très grand plaisir d’accueillir de jeunes collègues à la Faculté, de découvrir les nouvelles idées qu’ils nous apportent et de ressentir la nouvelle énergie qu’ils insufflent.

L’arrivée de nouveaux venus signifie aussi que certains anciens professeurs ont appuyé sur la touche « ESC » pour fermer la fenêtre « UdeM » et se consacrer à d’autres activités.  Je salue ici très chaleureusement les professeurs qui ont pris leur retraite depuis 2018 ou sont sur le point de la prendre d’ici le 1er juin : Christina Cameron, Clément Demers, Manon Guité et Alan Knight en architecture, Jean Therrien et Denyse Roy en design, Gérald Domon, Philippe Poullaouec-Gonidec et Bernard St-Denis en architecture de paysage, et Paul Lewis et Jacques Fisette en urbanisme.  Tous leurs étudiants, tout comme mes collègues et moi, leur doivent énormément.  Nos nouvelles recrues ne les remplacent pas ; elles continuent leur travail dans de nouvelles directions.

Ces nouvelles directions, nos étudiants les prennent eux aussi dans leurs travaux, comme en témoigne l’EFFA.  Je vous invite donc à visiter l’exposition et à voir, cette année comme les années précédentes, toute la richesse de nos trois écoles en sommes de talents et en contributions au bien-être des gens.

Raphaël Fischler